Projet Therasphinx – Lutte contre le mélanome
Projet de recherche coordonné par Thierry Levade, Médecin Enseignant Chercheur dirigeant l’équipe «Métabolisme des sphingolipides, mort cellulaire et progression tumorale» du CRCT.
Année de financement : 2017/2018
Ce projet a bénéficié des fonds collectés par les clubs Rotary de Toulouse et de ses environs, à l’occasion du Concert du 16 juin 2017.
Financement alloué : 88 000 €
Le mélanome : un cancer de la peau en forte augmentation
Le mélanome est le cancer de la peau le plus dangereux. Son nombre de cas augmente rapidement. D’ici 2030, il pourrait plus que doubler, et les coûts des traitements tripler.
Des progrès grâce à l’immunothérapie
L’immunothérapie a transformé le traitement du mélanome. Elle utilise des médicaments qui aident le système immunitaire à combattre les cellules cancéreuses. Les traitements comme Ipilimumab et Nivolumab donnent de bons résultats, mais ils ne fonctionnent pas pour tout le monde.
Près de 40 % des patients ne répondent pas à ces traitements, et certains rechutent dans les deux ans. Il est donc essentiel de trouver de nouvelles solutions.
Une découverte sur les cellules de mélanome
Des chercheurs du CRCT, dirigés par le Pr Bruno Ségui et le Dr Nathalie Andrieu, ont fait une découverte importante. Les cellules de mélanome accumulent des substances grasses appelées sphingolipides (SL). Ces lipides rendent le cancer plus agressif et plus résistant aux traitements.
En bloquant ces sphingolipides, on pourrait améliorer l’efficacité des traitements actuels et mieux lutter contre le mélanome.
THERASPHINX : un projet pour mieux traiter le mélanome
Le projet THERASPHINX explore cette piste et cherche à :
- Tester de nouveaux traitements combinant immunothérapie et ciblage des sphingolipides.
- Identifier des signes (biomarqueurs) permettant de prédire si un patient va bien réagir à ces traitements.
Avancées scientifiques majeures
Vers de nouveaux traitements
- Bloquer une enzyme appelée SphK1 réduit certaines cellules immunitaires nuisibles (Treg) et améliore la réponse aux traitements (Imbert et al. 2020).
- Le TNF alpha favorise l’activité de SphK1. Le bloquer pourrait améliorer l’efficacité des immunothérapies (Bertrand et al. 2017). Un essai clinique, TICIMEL, teste cette idée.
- Supprimer une autre enzyme, SphK2, ralentit la croissance du mélanome et améliore la survie des souris en laboratoire.
- Augmenter l’activité d’une enzyme appelée nSMase2 aide le système immunitaire à mieux attaquer les tumeurs.
Trouver des biomarqueurs prédictifs
- Une forte présence de l’enzyme SPHK1 pourrait indiquer une résistance aux traitements actuels.
- Deux autres enzymes, SMS1 et nSMase2, sont moins présentes dans les mélanomes agressifs. Les patients avec un taux élevé de SMPD3 répondent mieux aux traitements.
- Une étude clinique, IMMUSPHINX, analyse si certains lipides dans le sang peuvent prédire la réponse à l’immunothérapie.
Vers des traitements personnalisés
Ces recherches ouvrent la voie à des traitements plus efficaces et adaptés à chaque patient. En combinant l’immunothérapie avec des stratégies ciblant les sphingolipides, les chercheurs espèrent mieux lutter contre le mélanome avancé.