Projet Drugspeed – Lutte contre la résistance aux traitements
Projet coordonné par Didier Trouche, directeur de recherche au CBI Toulouse.
Année de financement : 2018/2019
Financement alloué : 100 000 €
Une nouvelle cible pour réduire la résistance aux chimiothérapies
Le processus de transcription génétique est essentiel pour produire des protéines à partir de l’ADN. Cependant, dans les cellules tumorales, ce processus peut être altéré, entraînant la formation d’ARNs anormaux. Ces anomalies peuvent être une cause majeure de résistance aux chimiothérapies.
Dans le cadre du projet DrugSpeed, l’équipe se concentre sur un facteur clé : la vitesse de l’ARN polymérase II. Cette enzyme joue un rôle crucial dans la transcription des gènes. La vitesse à laquelle elle fonctionne peut modifier la nature des ARNs produits, affectant plusieurs processus biologiques importants, comme :
- Le splicing alternatif des ARNs.
- L’utilisation de sites alternatifs de polyadénylation.
- La formation d’ARNs circulaires.
- Le phénomène de read-through transcriptionnel, où la transcription va au-delà du site poly-A.
Le phénomène de read-through transcriptionnel
Ce phénomène conduit à la production d’ARNs non codants, appelés ARNs read-through, et peut affecter le gène suivant, soit en le réprimant, soit en formant des ARNs chimériques entre gènes adjacents. Ces types d’ARNs sont fréquents dans les cancers et jouent souvent un rôle dans la transformation cellulaire et la résistance aux traitements.
Malgré leur présence courante dans les cancers, les mécanismes régulant leur formation restent largement incompris. Cependant, ces ARNs anormaux représentent des cibles thérapeutiques prometteuses. En bloquant leur formation, il serait possible d’attaquer plusieurs mécanismes de résistance à la chimiothérapie simultanément.
Objectifs du projet :
- Vérifier si des modifications de la vitesse de l’ARN polymérase II favorisent la production d’ARNs anormaux lors de l’acquisition de la résistance.
- Explorer si la modulation de cette vitesse pourrait restaurer la sensibilité des cellules cancéreuses aux traitements.
Ces travaux pourraient démontrer que cibler les mécanismes épigénétiques régulant la vitesse de l’ARN polymérase II constitue une nouvelle stratégie thérapeutique efficace contre la résistance aux chimiothérapies.