Projet Epam – Lutte contre le mélanome
Projet de recherche coordonné par Paola Arimondo, Directrice de Recherches au sein de l’équipe « Ciblage et Mécanismes d’action » de l’ETAC.
Unité mixte de Service et de Recherche CNRS / Pierre FABRE – USR 3388 – EtaC – Pharmacochimie de la régulation épigénétique du Cancer –- Unité Mixte gérée par le C.N.R.S.
Année de financement : 2014/2015
Financement alloué : 222 500 €
Le mélanome cutané : un cancer agressif
Le mélanome cutané est la forme la plus dangereuse de cancer de la peau. Il représente moins de 5 % des cancers cutanés, mais sa forme métastatique cause 60 à 80 % des décès. Avec les chimiothérapies classiques, l’espérance de vie moyenne des patients atteints d’un mélanome métastatique est de seulement 6 à 9 mois. Cette faible survie est due à l’apparition rapide d’une résistance aux traitements.
Les limites des traitements actuels
L’immunothérapie a marqué une avancée majeure, mais plusieurs problèmes persistent :
- Tous les patients ne répondent pas aux traitements.
- Les chimiothérapies ciblées perdent rapidement en efficacité à cause des résistances.
- Les médecins manquent de marqueurs fiables pour prédire l’évolution du cancer dès les premiers stades.
EPAM et l’épigénétique : une piste prometteuse
EPAM étudie le rôle des mécanismes épigénétiques, notamment la méthylation de l’ADN, dans l’agressivité du mélanome. La méthylation est un processus qui peut bloquer l’expression de certains gènes en modifiant l’ADN. Dans les cancers, ce processus est souvent altéré, ce qui impacte le développement de la tumeur. Identifier et contrôler ces modifications pourrait aider à développer de nouveaux traitements et biomarqueurs.
Avancées scientifiques du projet
Suivi des nouveaux inhibiteurs
L’équipe a mis au point plusieurs techniques pour observer l’effet de nouveaux inhibiteurs de la méthylation de l’ADN sur le mélanome métastatique. Ces travaux ont donné lieu à plusieurs publications scientifiques.
Identification de marqueurs pronostiques
Les chercheurs ont découvert 5 sites CpG (régions spécifiques de l’ADN) dont le niveau de méthylation dans la tumeur primaire permet de prédire la survie des patients. Cette étude a été réalisée sur 49 échantillons de patients.
Réactivation de gènes-clés
En bloquant la méthylation de l’ADN, les chercheurs ont réactivé certains gènes impliqués dans l’agressivité du mélanome. Parmi eux, le miR-199a-3p et ses gènes cibles jouent un rôle majeur. Ces découvertes ont mené à une publication scientifique et à une récompense de la Fondation Silab Jean Paufique pour les travaux sur le cancer de la peau.
Vers de nouveaux traitements
Les recherches sur l’épigénétique offrent des perspectives prometteuses pour améliorer la prise en charge du mélanome. Mieux comprendre la méthylation de l’ADN pourrait permettre d’anticiper l’évolution du cancer et de développer des stratégies thérapeutiques plus efficaces.