Projet Lancer – Nouvelles technologies et ciblage thérapeutique
Projet de recherche coordonné par Stefan Chassaing, Professeur à UT3 et à l’Université de Strasbourg.
Année de financement : 2014/2015
Financement alloué : 100 000 €
Une nouvelle approche pour une chimiothérapie plus ciblée et moins toxique
Les chimiothérapies actuelles sont efficaces contre le cancer, mais elles s’attaquent aussi aux cellules saines, provoquant de nombreux effets secondaires. Le Pr Stefan Chassaing et son équipe ont développé une alternative innovante : une chimiothérapie ciblée qui libère le traitement uniquement dans la tumeur, grâce à une activation par lumière infrarouge.
Comment fonctionne cette technologie ?
Le projet LANCeR repose sur l’utilisation de nanoparticules biocompatibles capables de transporter un médicament anticancéreux directement dans la tumeur. Contrairement aux approches classiques, ces particules ne libèrent pas immédiatement leur contenu. Leur activation se fait uniquement sur commande, via une source lumineuse externe.
Un contrôle précis de la libération du traitement
L’innovation clé de ce projet réside dans le photo-activation. Concrètement, le médicament est encapsulé avec une molécule sensible à la lumière. Lorsqu’une lumière infrarouge spécifique est appliquée sur la tumeur, cette molécule réagit et déclenche la libération ciblée du traitement, exactement au bon endroit, au bon moment et à la bonne dose.
Un marqueur fluorescent est également libéré en parallèle. Il permet aux chercheurs de vérifier que le médicament atteint bien la zone visée et d’évaluer son efficacité en temps réel.
Trois objectifs majeurs du projet
- Comprendre l’interaction des nanoparticules avec les cellules cancéreuses en utilisant des modèles de micro-tumeurs 3D.
- Concevoir et tester des nanoparticules capables de libérer un médicament sur commande grâce à l’activation par lumière infrarouge.
- Évaluer la toxicité et l’efficacité du traitement in vitro, avant d’envisager des études plus avancées.
Des résultats prometteurs
Les chercheurs ont développé deux types de nanoparticules stables et photo-activables. Ces particules ont montré une excellente biocompatibilité, une stabilité accrue et une capacité à pénétrer profondément dans les tissus tumoraux.
Bonne nouvelle : elles ne sont pas toxiques pour les cellules saines. Toutefois, les premiers tests de libération du médicament n’ont pas encore donné des résultats concluants. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour optimiser cette technologie.
Une avancée majeure en nanomédecine
Ce projet associe plusieurs disciplines : chimie, nanotechnologies, biologie du cancer et imagerie. Il valide le principe d’une chimiothérapie intelligente, capable de réduire les effets secondaires tout en améliorant l’efficacité des traitements.
Avant une éventuelle application clinique, des ajustements sont encore nécessaires. Mais ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques plus précises et mieux tolérées par les patients.